dimanche 28 mars 2010

Fin

That’s all folks.

Ca y est, demain, nous prenons l'avion et après 10 mois aux Amériques dont ces dernières trois semaines en Guadeloupe, nous rentrons pour de bon en métropole.

« Un voyage s'inscrit simultanément dans l'espace, dans le temps, et dans la hiérarchie sociale. Chaque impression n'est définissable qu'en les rapportant solidairement à ces trois axes, et comme l'espace possède à lui seul trois dimensions, il en faudrait au moins cinq pour se faire du voyage une représentation adéquate.»
Claude Lévi-Strauss.




Non, on déconne bien sur, vous y avez cru au fameux bilan humain de fin de voyage?
Nous avons évidemment encore plein de choses à dire sur nos impressions, mais on préfère prendre le temps de digérer et de vous raconter tout ça à l'oral dans les années à venir lors de dîners mondains, donc en conclusion:

1) Etes-vous satisfait de votre séjour? oui.
2) Recommanderiez-vous ce voyage à un(e) ami(e): oui.
3) Quels pays avez-vous préféré ?
Prière de ne pas poser cette question. On a bien réfléchi, mais on n’a pas réussi à trancher. Dès qu’on trouve, on refait un message sur le blog, c’est promis.
4) Avez-vous eu quelques désagréments pendant le voyage ?
Oui, mais pas tant que ça finalement.
Si oui, lesquels ?
- Une attaque à la moutarde dans le centre du Vieux Quito, Nico a dû régler cette affaire avec un mawashi.
- Un distributeur de monnaie très radin qui a gardé nos Soles à Cusco.
- Deux grippes A boliviennes: une à plus de 6000m pour Nico et l’autre à Sucre pour Réka.
- Des cafards énormes et juteux dans quelques hôtels, et surtout de vilaines punaises à Barreal en Argentine.
- Un IPod volé (ou perdu ?), non volé c’est sur, dans un lupanar de Paraty au Brésil.
- Les classiques : des nuits voire journées interminables en bus ; le rituel de défaire / refaire son sac, en oubliant toujours quelque chose à chaque étape ; se brosser les dents à coté d’une poubelle remplie de PQ…
5) Où est ce que vous retournerez?
Au Lanin, au Lacar, dans les montagnes de la Cordillera Blanca, sur les plages Brésiliennes, et en Bolivie presque partout.

Mais finalement, ce voyage, c’est des beaux paysages certes. Mais c’est surtout des belles rencontres.

Alors, par ordre d’apparition ou presque special thanks to:

- Jan et Tina, nos amis Suisses rencontrés après une chute d’escalier en Equateur, puis au Pérou pour une coupure au mollet, en Bolivie pour une grippe A et en Argentine pour un bon steak. Sans eux, ce voyage n'aurait tout simplement pas été le même. Pour leur cuisine, pour leur talent d'organisateur, pour nous avoir toujours attendu sans râler malgré nos 10min de retard permanentes et surtout pour leur grande patience aux jeux de cartes. Nous aurons encore souvent très soif ensemble. On doit à Jan nos meilleurs fous rires, et c’est aussi le meilleur patient de Réka.
- Mario, sa Casona de Quito, nos premiers pas en Amérique, et tous ses habitants, Julie C., Marina, Martin & Co. Merci à Julie de Besançon pour nous avoir mis en contact avec Gaëtan qui nous a mis en contact avec Mario et Carlos.
- Carlos donc pour ses conseils et son désintéressement malgré tous les dollars qu'il nous a tapé.
- Le Yate Darwin, son équipage, ses passagers et la gentillesse de toutes les bêbêtes des Galápagos
- Umberto le catcheur de Cuenca qui a su nous réconcilier avec les Equatoriens.
- Miguel le Lambayeque, flic, chanteur, poète polyglotte qui nous a bien expliqué que les Incas n’ont rien inventé.
- Filippo, Pamela, et Berlusconi pour leurs opinions et tous leurs bonnes adresses péruviennes.
- Julien le dribbleur en haute finance pour toutes les bonnes bouffes Al Horno de Huaraz en sa bonne compagnie.
- Boris et Marie qui n'ont peur de rien et qui ont bien expliqué à Réka comment bien se couvrir en montagne
- Dominique, la star montante des sommets de la Cordillera Blanca.
- Luis Smith, le taxi rappeur de Lima avec qui nous avons eu une des conversations les plus percutantes sur le Pérou.
- Elad, Marcus et Janus qui ont mis une ambiance de feu au Machu Picchu
- José qui nous a initié aux mystères des hommes de l’Atlantide du Titicaca.
- Pichin d’Arequipa, ses taureaux, ses piscos, son rire, les belles guibolles de sa nièce, sa bonne humeur et sa bonne bouille.
- La Famille Roy qui nous a prouvé qu'un peu plus vieux et avec des enfants, ce genre de voyage est tout à fait envisageable. Il y a donc de l'espoir.
- Claude et Amanda qui nous ont bien fait marrer à trimballer leur surf de 40 kilos sur les 4000m de l’Altiplano.
- Marc l’Himalayen du Mont St-Michel qui a encouragé Réka à plus de 6000m. Uno.
- Bebidou qui a fait 14h d’avion et 30 de bus pour nous retrouver à La Paz avec le sourire et un pot de Nutella. Bebidou por favor !
- Sybille, la montre Suisse qui a spontanément pris soin de Bebidou pendant son voyage.
- Rodrigo notre premier guide dans le Sud Lipez pour, son professionnalisme sa bonne humeur, sa bonne musique.
- Et Dédé notre deuxième guide du Sud Lipez qui a vraiment exacerbé le professionnalisme et le bon goût musical de Rodrigo.
- La maman de Réka, sans aucun doute la lectrice la plus assidue du blog.
- Le Belge d'Atacama pour ses explications nonchalantes et néamoins pointues sur la culture atacamène. Mais ferme ta braguette bordel!
- Martin encore, ses sœurs Laura grand cœur et Monica la science et toute la famille Ruiz de Salta.
- Tété la vestale de Cafayate pour son beau sourire et son auberge au meilleur rapport qualité / prix de tout le continent.
- Jean-Paul C. qui nous avait bien tuyauté avant le départ et encore après sur les 10 "must-do" du continent, ce qui nous a incité à passer à Rio.
- Michel, le filou de Rio, son immonde caniche, ses caïpis et sa baraque, repère des Français et des Belges de passage qui ne parlent pas portugais.
- D'ailleurs, les Belges en général qui ont toujours été de très bons compagnons de route.
- Les Brésiliennes en général aussi pour leur culture décomplexée.
- Charlotte et Véro pour leur Uruguayen d’Eduardo Galeano sans qui nous n’aurions rien compris aux enjeux politico-économique du continent.
- Maxime et Vincent, les deux jeunes Niçois de Montevideo qu'on a croisé 6 fois par hasard dans 3 pays différents et qui malgré leur look de supporter du LC Lens nous ont bien fait rire avec leurs opinions percutantes sur les Niçois.
- Ricky et Gaëlle, qui nous ont retrouvé au chaud à plus de 40° en plein hiver parisien pour la traversée du désert argentin. Ils nous ont toujours aidé consciencieusement à finir nos empanadas et steaks argentins. "Une femme rentre dans un bistrot, demande un verre d'eau, le barman pointe un revolver sur elle. Elle sort et lui dit merci, pourquoi ?" Merci aussi d’avoir renouvelé notre bibliothèque au bon moment.
- Thibaut, le sportif de San Martin grâce à qui nous avons connu Santi.
- Santi donc (El Pulpo) de San Martin pour son amabilité et grâce à qui nous avons passé Noël en famille.
- Les deux farfadets d’El Bolson , leurs 4 chiens, leur minibus et leurs chaussettes de fée clochette qui nous ont fait voyager dans les 60’s. Mais lavez-vous quand-même un peu plus les dents.
- Laurent pour sa coordination logistique à distance.
- Rémi et Juliette qui ont apporté une touche de fraicheur à la fin de notre périple.
- Claude, le capitaine Had’hock suisse pour ses explications pointues et patientes sur la navigation entre les glaciers du détroit de Magellan.
- Pepito et Paquito, nos hôtes de Santiago qui ont su garder leur calme, leur amabilité et une sélection musicale sans fausse note pendant et après le tremblement de Terre.
- Richard qui nous a retrouvé au bon moment et qui grâce à son talent et son humour nous a empêché jusqu’au bout de penser : « bah, c’est la fin, on repart dans une semaine… »
- Enfin, vous tous qui avez suivi ce blog (sans doute un peu moins que la maman de Réka, mais tout de même) et laissé des messages qui nous ont toujours fait très plaisir.

Pour finir quelques clichés sans prétention, juste pour y penser une dernière fois tant que nous sommes encore un peu aux Amériques.


Les Argentins gagnent la palme des sympathiques détendus qui mangent de la viande salée tout le temps.
Les Boliviens gagnent la palme des réservés attachant qui ne savent pas conduire.
Les Brésiliennes gagnent la palme des string les plus tendus et des plumes…
Les Péruviens gagnent la palme du tout ou rien, comme la marmade: "weather you love it or you hate it".
Les Chiliens gagnent la palme de ceux qui n’ont plus qu’à se détendre un peu sur leur histoire pour pouvoir définitivement boire du coca et faire des blagues avec leurs copains du G20.
Les Equatoriens gagnent la palme contrastée.
Les Uruguayens gagnent la palme de ceux qui tournent leur langue sept fois dans leur bouche avant de parler.
Réka gagne la palme des plus belles photos (voir photo).
Elodie gagne la palme des commentaires publiés sur nos photos.

Pour les palmes des beaufs, de ceux qui n’aiment pas trop les gringos, de la pire musique, des cas vraiment intéressants rencontrés en voyage, et des meilleures anectodes, nous consulter.

A très bientôt.
Réka et Nico

vendredi 12 mars 2010

La fraicheur du nouveau venu

Bonjour à tous,
j'ai la chance d'avoir un jeune frère, qui grâce à des études studieuses dans les arts, des années de lectures pointues, un métier au coeur de l'actualité sociale, mais surtout qui grâce à la supervision patiente, pédagogique mais toujours musclée d'un grand frère attentif s'avère être aujourd'hui un trentenaire plein de talent qui a promené pendant quinze jours son regard et ses pinceaux avisés sur les gens et les paysages du continent. Il nous honore ci-dessous de ses impressions. A part ses digressions jalouses et inutiles sur le tarin de votre serviteur, il a presque tout bon:



La fraicheur du nouveau venu.
Considérez cette accroche comme la tentative d'expression dilettante, tourista d'à propos, d'un béotien nubile, l'œil vierge et pas vitreux, deux semaines (c'est peu) durant, dans la patrie de Pinochio, là où les chiens sont libres d'aller se faire écraser où bon leur semble.
Loin de vouloir faire de l'ombre a nos deux pileux globes-trotteux aux pieds désormais bien cornés (where the hell are they ?), je me permettrai d'évoquer juste ces quelques pittoresques curiosités qui font l'émerveillement de l'éphémère badaud à même de se faire mettre une main d'autochtone dans la poche où gisent ses papiers, dès lors qu'il emprunte le métro Alsthom de Santiago, le quinzième jour de sa villégiature... rassurez-vous heureux lecteurs, l'intrusion du corps étranger demeura stérile et l'intégrité du bien, sauve.

"Pickpocket" en espagnol se prononce "pickpocket".


SANTIAGO pour commencer :
Vitrine bourgeoise du Chili, je répète à qui veut l'entendre que cette ville croulera plus facilement sous l'oseille de rafraîchissantes compagnies transnationales, plutôt que sous ses propres combles, dussent-ils subir les assauts d'un séisme de magnitude forte... Un coup de projecteur et deux coups de balai pour qu'il n'y paraisse presque plus le lendemain, respect des normes de construction parasismiques obligent. Le Chili n'est pas Haïti : pas de "favelas" à Santiago, donc moins d'anarchie urbaine, plus de fric et plus de flics aussi... outre la circulation "fleur de peau" des automobilistes, l'ordre y règne.
Mon autochtone d'hôte, alias Pépito (sur la photo), m'expliquait le soir même où la terre tangua, l'entretien toujours d'actualité d'une élite quasi-exclusivement militaro-policière à tous les échelons politiques et économiques du pays... un héritage qui tiendrait plus à la volonté par les "Chicago boys chiliens", d'imposer les doctrines économiques de Millton Friedman sous Pinochet, que de la tradition militaire bolivarienne révolutionnaire plus septentrionale du continent, n'en déplaise à Allende. Pour ce que j'en sais, je dirais du pays aujourd'hui :

"Infrastructures solides, tartes au citron, extraction du cuivre, agriculture saine, présence teutonne historique, Caca Cola, police militaire incorruptible parce qu'entretenue, sandwichs à l'avocat mâtinés d'un patriotisme gras, Captain Americo (voir photo) et bien sour Pisco (photo), sont les mamelles du Chili."
C'est donc pas 24 heures de coupures d'électricité et d'eau, quelques gravats au sol et quelques routes gondolées qui peuvent mettre à mal le dynamisme latin des métropolitains chiliens. J'aurai quand même une pensée pour toutes ces familles qui dorment probablement encore sur le trottoir, à l'abri d'une toile de tente, essentiellement vers l'épicentre, à quelques 600 km au Sud de l'ébranlée mais pas traumatisée capitale.
Le centre, lorsqu'on y accède a pied, si tant est qu'une voiture ne vous ait pas légitimement roulée dessus, propose son lot mercantile d'achalandages urbains, plutôt moderne... rien qu'une architecture barococo-hidalgue pour l'ancien (250 ans), et neo-mac Donald pour le neuf, palmiers et montagnes offerts. C'est tout de même impressionnant de voir ces grands quartiers d'affaires siéger au beau milieu des Andes petites et grandes.

Sûr que les couleurs, en plus de celles omniprésentes du drapeau chilien et d'une certaine marque de boisson nord-américaine (encore elle !), y chatoient sur les rares façades coloniales de quelques quartiers en périphérie... mais pour le reste, le décor y est tout aussi terne, quoique amplement vitrifié, et pollué, que n'importe quelle métropole occidentale moderne et sans passé. Et ces clébards errants, vautrés de tout leur long sur les trottoirs : nonchalants, ils traversent l'autoroute comme on traverse un parc... incapables, même de mordre.
Je retiendrai surtout de mon passage à Santiago, l'hospitalité de nos deux musiciens d'hôtes, ceux du "Moai Viajero Hostel": Pédro et Tonino, francophiles déclarés, qui me firent entrevoir de manière moins superficielle, les aléas sismiques des soirées chiliennes extra-touristiques. Leur Nord est au Sud ! Comprenne qui pourra...
Je leur adresse un chaleureux "salud !" de dessous la neige, du Sud de la France.

VALPARAISO :
Je referai pas la brochure du port, bien connue de tous... j'évoquerai juste le pittoresque des collines alentours, régulièrement repeintes d'un badigeon bien gras, trempé dans la palette chargée d'un fauviste alcoolique, dont l'élève dissipé aurait paraphé chaque touche d'un crayon malicieux... j'ai beaucoup aimé, si si ! Très agréable de s'y perdre. Un petit quelque chose de salé aussi, qui ne doit rien à la mer... une façade maritime pourtant... asymétrique, secrète, clinquante, labyrinthe fragile mais bien monté, aux rondeurs innombrables, qui vous font pénétrer la ville d'un rapport plus intime, comme c'est souvent le cas sur les hauteurs de certains havres, accidents de rivage qui sont autant d'écueils où viennent s'échouer les filets d'écume vive. J'emménagerai plus tard. Pour ceux qui s'en foutent, j'ajoute que les "pies de lemon" y sont succulentes, muy bien !
Il semble y avoir une émulation culturelle autrement plus vivante qu'à Santiago et je remercie Jorge Martinez, excellent graveur s'il en est, de nous avoir généreusement ouvertes les portes de son atelier tout aussi grandement que celles de son germanophile "jardin des délices".

LA SERENA :
Sous le soleil exactement, station balnéaire, on y arpente les plages du Pacifique à la manière italienne et on y boit du Pisco, ça c'est sour... mais pas seulement : il se trouve que des kilomètres de littoral y battent le pavillon rouge de cette insupportable boisson gazeuse de gringos yankees de merde, pour qui la coca n'est bonne qu'à boire ou à sniffer, alors qu'elle est si facile à mâcher... Mieux vaut poser son regard sur une méduse morte ! Enfin, tant que l'eau n'est pas trop froide, autant prendre un bain sans faire de vagues...




C'est fou la quantité de petits hôtels à ciel ouvert qui prospèrent au Chili ! Tous plus confortables et charmants les uns que les autres, même s'il y en a probablement de plus sordides. On s'y attarde volontiers dans leurs cours et leurs cuisines, bien après l'excellent petit déjeuner servi par l'hôtelière et bien après la fermeture des restaurants... à quelques conditions près de vétustés dont on fait vite abstraction quand l'eau n'est pas trop rare, je dois dire que celui-là où je soignai mes coups de soleil, fut vécu tel un second chez-soi.
Je félicite Réka qui nous y cuisina merveilleusement bien de beaux filets de poisson avec leur garniture de légumes qui contentèrent jusqu'au grand Bigle, d'obédience culinaire pourtant Mousseline. Arrosez le tout d'un fort bon pinard chilien comme il y en a malheureusement tant (sic), dégustez en bonne compagnie et vous atteindrez à la dilatation parfaite de tous ces corps caverneux qui vous constitue un homme de haut en bas... On peut dire que j'en aurai gouté au Chili, des plaisirs de bouche ! Et quand y'en a pour trois, y'en a pour cinq (voir photo) !

SAN PEDRO :
Aux pieds des Andes sèches, on y mangeait des cactus quand il en restait encore quelques-uns. Peu ont réchappé des hallucinants appétits de touristes narcoteux demeurés depuis sur l'Alti-Plano, quand ils ne sont pas devenus vigognes. Il y a quatre espèces de camélidés en Amérique Latine, deux domestiques et deux sauvages, respectivement :
Le lama,
L'avocat,
La vigogne,
Et le guatémaltèque.





Fait chaud là-bas ! C'est sec comme un coup de trique sur le dos d'une anorexique ! peu d'eau, peu d'oasis, donc peu de douches... ou alors si courtes, parce que superflues dans le fond, quoique tellement nécessaires après un séjour bolivarien...
Onéreux tripot d'exotisme en torchis ("daub" chez les Atacamènes), il n'y serait plus qu'une kyrielle d'agences touristiques et de pizzerias, s'il n'était le petit musée belge d'anthropologie. Lieu de villégiature très prisé d'une certaine bourgeoisie locale qui prétend affronter l'aridité ambiante en tongues, de l'atrium d'un café "lounge"... c'est certainement un coin de transit. Les truffes fureteuses de chiens errants ont encore de beaux jours au sein des richement garnies poubelles municipales.
Bâtie sur les sables mouvants où l'on pratique le culte de soi, c'est une ville fantôme qui s'y précise à terme, hors saisons, dans un sublime décor d'apocalypse... n'envisagez pas d'y faire une cure d'ascétisme pieux... les anachorètes les plus mystiques y sont voués au pêché... Le temps n'a de cours que pour ceux qui en manquent... il s'arrête à San Pedro moyennant quelques pesos.
Situées en bordure :
La vallée de la mort, la vallée de la Lune, frêles cathédrales minérales, œuvres du vent, et la volée de mes burnes contre une selle de vélo, sont incontournables.

Sud Ouest de la Bolivie :
4000 mètres d'altitude en 24 heures et même pas mal au crane ! Quatre jours de 4X4 obsolète et même pas mal au c.. ! 35° sans ombre et presque aucun coup de soleil.
Le sublime me donne des ailes...
Sais pas quoi dire tellement c'est irréel de beauté ce boursoufflé, cet improbable paysage andin... ce minéral vomi d'une richesse inouïe... cette éructation de viandes célestes faites terre... ces turgescences et ces flaques de Titans... préfère encore laisser parler mes ridicules crobards de ces quelques magistrales montagnes dégueulantes de cuivre bleu, de souffre jaune, de veinules blanches, de machin rouge, de cactus verts, de touffes d'herbe jaune, de protubérances mousseuses, de sable gris, de déserts ocres, de rochers jetés là de la main d'un géant furieux, de ces quelques lagunes blanches, vertes, rouges et autres salars à vous couper l'oxygène pour de bon.
Pas de demi-teintes ici, j'en veux pour preuve la vêture locale traditionnelle, leur toute saturée teinture textile. Voyez l'interprétation géologique et minérale de Mantegna sur la prédelle du Retable de San Zeno...

Une région aux dimensions insoupçonnables, totalement vierge de toute présence vivante autre que des soldats, des mineurs, des éleveurs de lama et bien sûr des touristes.
Vous cherchez de l'eau consommable ? il n'y en a déjà plus ! Exubérances minérales à gogo, indigence publique à la pelle, le panorama est aussi fascinant qu'est pauvre le pays... l'environnement aussi somptueux que les cités sont sales. Mais qu'est-ce que caguer dans une poubelle payante homologuée "chiottes publiques", dernier rempart national face aux concessions minières étrangères, quand il vous est permis de bronzer des fondements sur un salar, 4000 mètres au dessus de la mer ?

Même si l'urine de touriste se monte à 100 $ le jet dans la lagune, vous restez libre de vous retenir jusqu'à la prochaine madame pipi dont les semblables font bien moins de cas de leurs propres déchets à l'orée des villes... mais je prétendrai pas juger la société bolivenne que je ne connais pas et qui a bien du mérite de tenir à cette altitude sans infrastructures autres qu'étrangères, minimalistes par la force des choses, ou touristiques... j'ai juste eu l'impression d'approcher de loin un peuple homogène et fier qui ne s'embarrasse plus que de sa coca quotidienne.
Le lama qui crache et qui pète, a bien ça de commun avec le coq sur son fumier, qu'ils peuvent tous deux être hautains et coquets.
Mes hommages au chauffeur Pédro qui par une piste impraticable (autoroute locale), nous convoya de nuit, sans essuies glaces et sous la pluie.


Durant ce séjour, j'ai croisé tellement de touristes francophones que j'en perdis mon latin.
Handicapé de la langue, il m'était loisible de communiquer avec l'autochtone par l'entremise de compatriotes linguistiquement plus dégourdis que moi. Mais l'usage répandu du français parmi les promeneurs et mon laborieux baragouinage d'anglais impénétrable dans l'oreille indigène, ne m'eut certainement pas suffi à frayer tel que ce fut le cas, comme un poisson dans l'eau, dans les méandres du quotidien latino, sans l'aisance et la méthode de Réka et Nico qui m'assurèrent tout le confort d'un circuit balisé de A comme "atención !", à Z comme "zig-zag".
Je leur dois une vingtaine de jours qui feront date dans l'histoire de mon élévation personnelle d'un niveau supérieur à celui de la mer.

Pour tous les soins généreusement prodigués par elle et qui firent le salut de mes tendres pieds et son incontestable maintien dans le véritable ordre du grand Orient des médecins, pour toutes ses frappes chirurgicales en mots comme en images par delà la culture d'ananas en terrain plat, je dis : "Merci à toi la Hongroise !"
Et pour le reste frangin : y'a guère que ton nez qu'il faut changer...
Mes gratitudes béates pour l'aventure de toutes vos initiatives dans un Nouveau Monde qu'il m'a été donné d'effleurer grâce à vous deux.
Richard.

Et pour tous les croquis du gamin ainsi que pour un dernier rappel des des photos du Chili et de la Bolivie qvec Richard, c'est ci-dessous:


Chili, Bolivie, dernier rappel

jeudi 25 février 2010

Que te vaya bien, America Latina!

Bonjour à tous,


Premièrement, rassurez vous, tout le monde est sain et sauf, Santiago a tremblé, Richard et Nico le décriront dans une autre rubrique, ils y ont assisté en direct. Catastrophy, cat's ass trophy... Quant à moi, j'ai quitté le continent sudaméricain, juste avant le tremblement de terre, pour rejoindre la Guadeloupe via Miami, et Haïti. Le retour à la République s'est bien passé, mais c'est une drôle d'impression après 9 mois de vie de Globetrotteur, je suis très nostalgique de ce continent si attachant. On vous fera un débriefing plus complet plus tard, sur ce qu'on a préféré, ou pas aimé.

Richard nous écrira un post sur notre 2ème excursion en Bolivie, à Atacama, à la Serena et à Valparaiso, et probablement sur ses impressions du terremoto de Santiago. Voici une belle image des Bahamas, survolé sur la route vers la Guadeloupe. Le lien vers les photos Picasa du trip avec Richard est en bas de page.

En attendant, demain (lundi) c'est la rentrée. Et j'ai du mal à trouver l'inspiration pour écrire plus.


A la prochaine donc,
Votre Marie-Thérèse

Kedves olvasòk,

Mindenki épen van, Mikiéket ott talàlta Santiagòban a földrengés, de jòl vannak, talàn csak kedden kapnak egy repülöt Richardnak. En éppen ùtban voltam a magasban a földrengéskor, Miami felé; Haïti szigeten is megàllt a gép, a segélyt és az orvosokat letette. A fenti kép a repülöböl volt készitve, a Bahama korallszirte làthatò. Ez pedig itt fejjel lefele a Salar d'Uyuniban, Boliviàaban.

Most a francia gyarmaton, Guadeloupe szigeten vàrom a holnapi elsö munkanapot... csendes visszazökkenés a Köztàrsasàgba és a munkàba. Furcsa érzés visszajönni 9 hònap Màsvilàg utàn. Nosztalgiàs hangulattal hagytam ott ezt a kedves kontinenst. Richard, Miki testvére, ir egy bejegyzést hamarosan, elmeséli az ö szempontjàbòl àtélt Boliviàt, Atacama sivatagot, La Serena-t, Valparaiso-t és a santiagoi földrengést. Ez a kép az elsö és utolsò igazi chilei étteremböl szàrmazik.

Mi majd késöbb irunk Mikivel egy összefoglalòt, hogy mi tetszett a legjobban, mi nem; a hétvégén érkezik.

Puszi mindenkinek

Réka


Atacama & Sud Lipez II

samedi 13 février 2010

Santiago & Valparaiso

Kedves olvasók:

Visszajöttünk a melegbe (nem disznóvágásra áll itt az idö, mint éppen mostanában Európában) pár ezer kilóméterrel feljebbre, Chile fövárosába, Santiagóba. Érdekes hely ez is, hegyek veszik körül, a Cerro Plomo például 5400-m magasan ékeskedik, havasan, a város láthatárán. Itt is találtak egy Inka gyermekmúmiát, a csúcson. Sok kis hegy díszíti a várost, az egyiken (cerro San Cristóbal) két fürdö is található. Meglátogattuk a nagy melegben a magassabikat, a képeket megnézheti mindenki a Picasa-n. Hasonlít a budapesti fürdökre, kilátással a városra s a hegyekre. Most èppen dög meleg van Santiagòban (35 ès 40 fok között).


Közben 4 napra átmentünk a közeli Valparaiso kikötövárosba, ez Chile második legnagyobb városa, egy órára Santiagótól. Érdekes müvész és egyetemista hangulata van. A város nagyrésze dombokból áll: Cerro Alegre, Cerro Concepción. A bádoglemezzel fedett házak mind színesek, és a falakon hangulatos rajzok, freskók meg tiltakozó felíratok találhatók, vonatkozások az elmúlt diktatúrára például. Most meg várjuk Miki testvérit, Richard-ot, ès tikkadozunk a hösègben a fövàrosban.

Puszilunk mindenkit,Réka

Chers lecteurs,

Nous sommes remontés au chaud, dans la capitale du Chili, et c'est pas un temps à couper du cochon (et le conditionner comme en Transylvanie). Santiago est une ville á taille humaine comme on dit, suffisamment aérée pour une métropole, cerclée de sommets allant á 5400m (Cerro Plomo, oú une momie enfant inca fut égelement découverte). La ville compte également quelques collines, dont l'une (Cerro San Cristóbal) comporte au sommet deux piscines ouvertes, panoramiques. Vu la chaleur de la ville, on ne s'est pas fait prier. Puis profitant de la proximité de Valparaiso, nous y avons fait un détour: c'est la 2éme plus grande ville du pays, et son 1er port.

Valparaiso est drôle comme ville, comptant des collines partout, elle aussi. Les maisons sur les collines (Cerro Alegre, Cerro Concepción) ont des murs colorés, en tôle ondulée, avec des fresques et tags de toutes sortes, militantes et contestataires (témoins du retour á la liberté d'expression suite á la dictature militaire), ou artistiques et drôles. Des vrais chefs-d'oeuvre! N'hésitez pas á aller jeter un oeil sur les photos picasa, sur les deux albums: Santiago et Valparaiso. Et lá on attend Richard, le frère de Nico, et il fait TRÈS chaud à Santiago.

Bises á tous, Réka


Valparaiso

Santiago

jeudi 4 février 2010

Ushuaïa

On ira pas plus loin au Sud.


Après huit mois d'azimut 180, certes avec beaucoup de zigzag à l'Est et à l'Ouest, nous voilà à Ushuaïa. Comment être à Ushuaïa sans penser à Nicolas Culot et son magazine de l'extrême qui berçait nos deuxièmes parties de soirées quand nous étions ados. Hhhhhhhhhh. Donc, on a pas pu s'empêcher de tourner quelques séquences vidéo, où comme vous pouvez le voir nous avons pris beaucoup de risques. Malheureusement, elles ne passent pas toutes sur ce blog et je regrette de ne pouvoir vous montrer la séquence frissons particulièrement périlleuse. On fera des projections publiques en rentrant.

U.S.H.U.A.I.A, la ville la plus australe du monde. Rien que ça. Depuis qu'on est parti, on croise plein de rabats-joie qui disent: "Bein Ushuaia, ça a rin d'esstraordinare, y a rin à y faire, c'est cher et ça vaut pô le coup." C'est faux. Nous avons passé presque une semaine et on est parti avec la larme à l'oeil. D'abord, Ushuaïa, c'est un peu comme un petit concentré d'Argentine. Il y a la rue San Martin, centrale, chère et très touristique, comme dans toutes les villes que nous avons traversées. Et puis un peu au delà, il y a les vrais gens et les vrais commerces. On y mange encore des empanadas et trop de viande grillée. On boit toujours du Torrontès et de la Quilmes. Et les gens sont toujours aussi partants pour parler des heures du gouvernement, pour se formaliser des problèmes nationaux, locaux et persos qui sont tous grâves et bien sûr pour dire un peu de mal des Chiliens. Mais surtout, comme partout, la vie s'arrête quand un match de foot important passe à la télé, c'est à dire tous les soirs.

Et puis Ushuaïa, c'est vraiment beau. Il y a devant le canal Beagle avec ses navires de croisière qui partent vers l'Antarctique et aussi le petit bateau de l'amiral Kersauson. Et derrière, les belles montagnes en toîle de fond. Vraiment, tout ça est bien fait. Le parc national de la Terre de Feu est juste à coté, alors on en a profité pour aller camper quelques jours histoire de finir nos bouteilles de gaz et d'aérer la tente. Pour la plus grande joie de Réka, on a vu beaucoup de bébètes, inoffensives: des oies, des lapins, des futrinka et un petit renard particulièrement rusé qui a touvé le moyen de vider le sac de vivres de nos voisins. Et pour la première fois depuis que nous campons dans le Sud de la Patagonie, il a fait beau. C'est à dire, presque pas de pluie, pas de vent et même un peu de soleil.
Alors avec tout ça vraiment Ushuaïa, ça nous a bien plu. Mais si vous voulez juger par vous même, toutes les photos sont ci-dessous,
A bientôt,
Nicolas



Ushuaïa & Tierra del Fuego

Fordítàs magyarra: délebbre immàr nem megyünk!

Megérkeztünk Ushuaïa vàrosba, nyolc hónap 180° azimut utàn, igaz sok cikk-cakkal kelet és nyugat között. Van egy francia felderítö tudósítàs, Nicolas Hulot nevü iró és riporter àltal szervezett Ushuaïa magasine. Ez a müsor ringatta estéink màsodik részét, mikor tizenévesek voltunk. Paródiàból, jött hogy mi si filmezzünk egy két bemutatót. Sajnos a "séquence frissons" nem feltölthetö a mérete miatt, majd mikor hazamegyünk külön bemutatjuk.
U.S.H.U.A.I.A a legdélibb város a világon. Amióta úton vagyunk, mind csak azt halljuk hogy ott nincs mit csinàlni, nem szép, dràga, s nem éri meg. Ez mind téves. Majdnem egy hetet töltöttünk ott, és szomorkàsan hagytuk magunk mögött a vàrost. Először is, Ushuaia olyan mint egy koncentràlt Argentina: a központi turisztikai és nagyon drága San Martin utca, mint minden vàrosban ahol àthaladtunk (a spanyol uralom alól felszabadító José de San Martín utàn). S kicsit messzébb a központtól, talàlhatók az igazi emberek és üzletek, az lakosok empanada-t és sült húst esznek, Torrontès bort és Quilmes sört isznak, s nagy lendülettel politizàlnak, a nemzeti, helybeli vagy személyes problémàkról, amikor éppen nem mondanak valami kicsi rosszat a chileiekrol. Ennél is érdekesebb, mint mindenütt az orszàgban, az élet megáll ha egy fontos futballmeccs megy a tévében, azaz minden este.
És amúgy Ushuaïa tényleg szép: elöl a Beagle-csatorna, ahonnan indulnak a luxushajók az Antarktiszra, és mögötte a gyönyörű hegyi háttér. Tényleg jól végzett munka. Megragadtuk az alkalmat hogy közel voltunk a Tüzföld nemzeti parkhoz, és elmentünk gyalogolni meg kempingezni néhàny napra, hogy eggyúttal ürítsük ki a gàzpalackot meg szellöztessük ki a sàtrat.
A legnagyobb örömömre -írja Miki- sok kis àrtalmatlan àllatkàt làttunk: vadlibàt, nyuszit, futrinkàt, és egy különösen ravasz kis rókàt, aki kiürítette reggelre a szomszédaink élelmiszer zacskójàt. És ez az első alkalom, amióta Dél-Patagóniàban sàtorozunk és túràzunk, hogy szép idöben volt részünk: értelmezni: szinte nem esett az esö, nem fújt a szél, és meg ki si sütött egy picit a nap.
Szóval mindezzel nekünk Ushuaia igazán tetszett.
Itt feljebb talàlhatók a képek, annak aki a saját szemével kívànja megítélni.

Puszi,
Miki (fordítàs Réka)

mercredi 3 février 2010

Ushuaïa - Séquence émotion

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Ushuaïa - Séquence tradition

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